mini-tornade sur Cabo Cabron |
Mon amie Negra est une Dominicaine d’une soixantaine d’années, petite, nerveuse, avec un sourire extraordinaire et des yeux pétillants où passe tout l’amour qu’elle est capable de donner. Et elle en donne beaucoup, sans compter ; sa générosité coule de ses yeux et de son sourire. Je l’ai rencontrée au retour de Samana, cinq mois après mon arrivée dans le pays. Elle m’a été présentée par un de mes voisins qui vivait dans la montagne. Je ne parlais pas suffisamment leur langue pour m’exprimer, mais je commençais à comprendre le sens des conversations.
De cette rencontre est née une extraordinaire amitié. J’ai découvert, grâce à elle et à sa famille, et ensuite grâce à ses voisins, comment une Dominicaine fait face à son rôle de femme au foyer et comment elle l'assume avec une humeur joyeuse malgré les difficultés. Des difficultés il y en a : l’eau, l’électricité, les insectes, le feu que le vent éteint sous les casseroles s’il y a du gaz, sinon c’est le bois qu’il faut avoir à sa disposition pour faire cuire la nourriture dans les grands faitouts posés sur le «fogon» c’est-à-dire un foyer ingénieusement fait avec du gypse recouvrant des bouts de parpaings et le tout formant un U inversé. Certains sont très grands ou doubles, ou juste à la taille du faitout. Ce U inversé repose sur un socle, généralement en bois ou en ciment, rempli de terre. Le fogon de Negra est double ; il a été démoli et reconstruit plusieurs fois. Elle récupère le gypse à chaque fois. Ce gypse vient du petit village de La Guazuma. Elle en rajoute un peu, par-ci par-là, lorsqu’il se fend mais c'est toujours le même depuis 20 ans.
le fogon de Negra dans sa cuisine extérieure |
Ce qui frappe le visiteur, c’est la propreté qui règne dans ces maisons faites en «tabla de palma» c’est-à-dire en planches taillées dans le tronc du palmier royal. Ces planches résistent à tout, à l’eau, au soleil, aux termites pendant des années sans qu’il ne soit besoin de beaucoup les protéger. Les maisons faites ainsi offrent une jolie couleur de bois brut qui fonce avec les années. La plupart sont peintes en bleu-ciel, rose-bonbon, beige-rosé, vert-pomme ou jaune-citron. Le palmier royal est protégé et il faut «normalement» l’accord du «forestal» (le service forestier) pour pouvoir en abattre. Mais dès que le besoin s’en fait sentir, il y a toujours une petite maison en «palma real» qui se construit directement sur la terre battue ou sur de la grave fine blanche appelée aussi "caliche", en attendant de pouvoir faire une chape en ciment brut ou en ciment coloré appelé "piso polido".
Tout le monde n’a pas sa maison. Beaucoup de personnes ne peuvent pas en louer par manque de revenus réguliers. Souvent dans une petite maison en bois ou en «dur» vit une famille composée des parents, des grands-parents et des frères, ou neveux ou cousins. Chacun y trouve son compte. Bien sûr des disputes éclatent mais la promiscuité, qui serait insupportable à un européen ou un américain, n’est pas un problème, c'est même un élément de sécurité: plus on est nombreux mieux on peut faire face à l’adversité quand elle arrive (ouragan, feu, inondation, décès, maladie).
Je vis à 600 m de la jolie plage où est installé l'hôtel tout inclus et la montagne derrière chez moi s’appelle Cabo Samana. De ma terrasse j’admire Cabo Cabron. Cabron veut dire «cocu». Je ne sais pas pourquoi ce bout de falaise s’appelle ainsi ; personne n’a pu me donner d’explications. Cabron ou pas, ce bout de falaise blanc et rose est magnifique. Depuis la pointe du jour avant le lever du soleil, jusqu’au soir, après les dernières lueurs, cette cordillère change de couleur à chaque instant. Le matin, de noir, il vire au violet pour s’acheminer vers le vert-sombre et le vert-clair selon la végétation. Parfois c’est la brume de chaleur qui masque un peu ses couleurs, comme à travers un papier calque. Si la pluie tombe drue, il disparaît par endroit ou totalement. C’est tout simplement magique.
A quelques minutes en voiture ou en moto se trouve le petit village de Las Galeras avec ses mélanges de peuples, avec sa musique, son mode de vie anachronique, sa bonne humeur, et son sens de l’hospitalité. De ma terrasse je ne peux pas le voir, je n’aperçois que le haut de la cocoteraie immense où se niche l’hôtel 4 étoiles tout inclus qui s'appelait il y a peu Casa Marina Bay renommé Grand Paradise Samana où s'est installé le Club Lookéa depuis quelques années déjà. J’entends parfois leurs animateurs essayant d’amuser les touristes nonchalants, alanguis par tant de chaleur et de soleil; ils peuvent pourtant se rafraîchir dans l'aquarium naturel juste au bout de la plage! Vous pouvez aussi passer d'excellents moments avec le centre de plongée de Las Galeras: http://www.las-galeras-divers.com/
Je n'ai jamais cessé de photographier le ciel. Comment y résister? Le matin très tôt, il se teinte de corail et de blanc mélangé au bleu lavande. Cela ne dure que quelques minutes, et encore, ce n’est pas tous les matins, mais c’est tellement étonnant ! Si par bonheur un nuage corail se trouve au-dessus de Cabo Cabron, la mer devient rose ! Le soir, si les nuages virent au violet, la mer devient lilas. Si de gros nuages lourds, gris-foncé, courent vers l’ouest c’est une avalanche de vagues grises et bleues qui s’entrechoquent, se recouvrent, se dissolvent.
Lorsque le ciel devient rouge et renvoie l’ombre de ses nuages de l’autre côté de la terre, apparaissent alors des faisceaux bleu-pâle ou bleu-foncé qui se détachent sur le bleu ou le rose du ciel. C’est comme si un immense projecteur s’allumait de l’autre côté de la terre. La première fois que j’ai vu ce phénomène, j’en suis restée interdite. Je n’avais pas compris que c’était l’ombre des nuages qui se trouvaient devant le soleil couchant qui provoquait ces faisceaux de lumière.
Quelles que soient les raisons qui m’ont amenée ici, la récompense est à la hauteur. Tout est beau, la nature est à la fois généreuse et violente, vibrante et calme, sauvage et apprivoisée. Cette nature me ressemble. Je me sens bien avec elle. J’ai trouvé mon paradis terrestre. Il me reste à trouver mon paradis intérieur, cette fameuse lumière joyeuse qui danse dans les yeux.
De plus en plus de retraités français sous les tropiques
Mercredi 08 Août 2012 - La retraite et l'étranger
L’expatriation vers les tropiques, une alternative qui intéresse de plus en plus de retraités
De plus en plus de seniors décident d’aller vivre ailleurs pour profiter d’un climat exotique et pour mieux vivre leurs vieux jours. En effet, leur pension couvre largement leurs besoins dans les pays de leur choix et ils jouissent d’une qualité de vie qu’ils ne pourraient jamais avoir en France. Selon les statistiques, un tiers des expatriés français sont à la retraite. Charmés par la beauté des paysages pendant un court séjour, ils finissent par prendre la grande décision de s’y installer afin de s’offrir une vie plus confortable avec leur pension de retraite.
Les principales raisons qui motivent le départ des retraités
Les retraités décident de s’expatrier pour de nombreuses raisons, mais ils sont surtout motivés par le climat qui reste chaud tout au long de l’année, la mer, les beaux paysages et la qualité de vie qu’ils pourront avoir avec leur nouveau revenu.
Ils peuvent, par exemple, s’offrir une belle villa avec une piscine ailleurs avec un budget qui ne leur permettrait d’acheter qu’un petit studio en France. Il suffit de 100 euros par mois pour avoir une femme de ménage à sa disposition et il est possible d’aller régulièrement au restaurant sans être obligé de travailler pour compléter ses revenus.
Le tourisme médical, une activité en pleine expansion
Les retraités sont également tentés par une autre formule qui se développe de plus en plus dans des villes telles qu’Agadir ou Djerba : le tourisme médical. Il s’agit de plusieurs prestations médicales destinées à attirer les personnes âgées qui souhaitent profiter de tarifs réduits. Des maisons de retraite médicalisées et très confortables, mais aussi des prestations largement plus abordables sont proposées dans des pays telles que l’Inde et le Maroc.