En 2000, j'ai décidé de rester sur ce lopin de terre acheté par mon fils. Son objectif était de revendre. Je suis donc devenue la gardienne et la jardinière de cette propriété de plus d'un hectare. Pour visiter son site:www.republique-dominicaine-immo.com
Les raisons qui m'ont fait rester ce sont d'abord la gentillesse des Dominicains, la simplicité de leurs vies et les paysages merveilleux que l'on a sous les yeux tous les jours tout au long de l'année.
Las Galeras plage |
Dans ce pays, j'ai pris conscience des chaînes que je portais. J’ai longtemps été esclave. Depuis ma naissance, je suis esclave de mes désirs, de mes peurs, de mes angoisses, de mes joies, de mes colères. Je suis en train de me libérer peu à peu de ces chaînes que l’on m’a posées dès que j’ai ouvert les yeux sur cette terre. Mes parents avaient ces chaînes et je les ai moi-même transmises à mon fils. Aurai-je le temps de lui faire comprendre qu’il doit les briser pour vivre heureux et surtout qu’il ne les transmette pas à son fils.
Les animaux, eux, n’ont pas de chaînes. Regardez vivre un oiseau:: il naît, il a faim, il est nourri par sa mère et/ou son père, il s’envole, il découvre son environnement, il cherche sa nourriture. A son tour, il va chercher une compagne ou un compagnon, faire un nid, se reproduire et mourir sous les griffes ou dans la gueule d’un autre animal. Toute sa vie est liberté. Nous ressemblons à l’animal les premières années de notre vie.
fond sonore du bord de mer
http://www.dinosoria.com/sons/nature/mouette-mer.mp3
fond sonore du bord de mer
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Ensuite, c’est l’esclavage: l’école, l’apprentissage d’un métier, un conjoint (ou pas), une maison (ou plusieurs), un enfant (ou plusieurs), et les peurs, les désirs, les angoisses qui vont avec tout ça! Et comme si nous n’avions pas encore assez de chaînes, nous en fabriquons de nouvelles: gagner plus d’argent pour dépenser plus en croyant qu’acheter ou s’amuser, c’est le bonheur!
Combien loin de tout ça je suis maintenant! Quelle liberté je sens en moi, et pourtant j’ai encore des chaînes, mais le peu que j’ai cassé me paraît une libération immense.
J’ai cassé la chaîne de la peur. Celle-ci fait énormément de dégâts à l’intérieur du corps humain. Du moins, je crois que je l’ai cassée. Je n’ai peur de rien. J’ai une confiance totale en mon avenir et une confiance totale en ma vie quotidienne. Tout ce dont je peux avoir besoin, je sais que je l’aurai. Bien sûr, je ne reste pas les bras croisés à attendre que tout tombe du ciel.!
La société occidentale à laquelle j’appartenais et qui me colle à la peau encore, je la compare à ces chaussures à grosses semelles débordantes que ma mère appelait des "écrase-merdes". C’est tout à fait comme ça que je me sentais lorsque j’étais dans le système «métro-boulot-dodo». Sous ces grosses semelles, aucune chance de s’en sortir, on se trouve écrasé par cette épaisseur, cette force caoutchouteuse qui ne laisse pas l’ombre d’une chance de liberté. Pourquoi devrions-nous supporter cela toute notre vie?
La vie, c’est la liberté, la nature, les bonnes actions, la générosité envers tout le monde: «aider sans juger» comme je l’ai écrit dans ma salle de bains au-dessus du miroir et ne rien attendre en retour: donner pour donner.
La chaîne de l’orgueil est une chaîne très lourde que je suis en train de ronger. Mais elle n’est pas encore totalement brisée. La preuve! Créer son blog! N'est-ce-pas de l'orgueil?. Encore quelques années d’humilité et j’y arriverai sans doute, sinon dans une autre vie je continuerai ce travail.