Très bonne année 2018! Soyez votre père Noël! Passez commande à l'univers et vivez comme si c'était déjà là!


Un sage indou du 18° siècle a dit : "Ne faites pas ce que vous voulez... et alors, vous pourrez faire ce que vous aimez!"

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A partager sans modération! Je souhaite que mon blog vous caresse l'âme et le coeur; bonne visite ensoleillée!

Météo Las Galeras

contes pour adultes-enfants

Pour mon petit-fils EthanpapillonIIMAGES KDOS POUR VOUS TOUTES ET TOUS




le singe Cruoucuit, Marsupilami et Kuka, la cotorra dominicana

Première partie


Kuka, la cotorra dominicana est née en République Dominicaine. C'est un perroquet vert, rouge, bleu, jaune, blanc et noir.Le singe, où est né le singe? Sous un arbre sous les Tropiques!
Marsupilami est né en Belgique.

Un jour, un grand vent se leva de la Belgique et emporta Marsupilami loin de chez lui. Un nuage le déposa aux pieds d'un singe qui vivait tranquille avec sa tribu près d'une rivière. Lorsqu'ils se regardèrent attentivement, ils eurent la surprise de constater qu'ils avaient tous deux une longue queue.

- Nous sommes de la même famille, étranger, dit le singe!
- Oui, une fois, sans doute, comment t'appelles-tu?

- Cru ou cuit?
- Pardon?
- Je m'appelle "Cruoucuit" ! C'est le nom que ma mère m'a donné car lorsque j'étais petit je mangeais tout ce que je trouvais: cru ou cuit, je mangeais tout.
- Je comprends, moi je m'appelle "Marsupilami"
- Viens ! je vais te présenter à ma famille et à mes amis. Ils sont nombreux, tu vas rester avec nous n'est-ce-pas?

Cruoucuit n'attendit pas la réponse de son nouvel ami et l'entraîna vers le plus grand arbre que Marsupilami n'ait jamais vu de sa vie! On ne pouvait tout simplement pas voir le sommet, il touchait les nuages!



Dans quel pays suis-je donc arrivé? se demanda-t-il?- Dis-moi Cruoucuit, où donc suis-je arrivé? Je n'ai jamais vu d'arbres aussi grands!
- Nous vivons ici depuis des générations, nous sommes chez nous.

- Mais comment s'appelle ce pays?
- C'est quoi un pays? demanda le singe. Tu veux savoir où tu es? Mais tu es chez nous! et notre chez nous est devenu ton chez toi! c'est tout! Voici mes frères et mes soeurs qui viennent à notre rencontre depuis le sommet de l'arbre: la plus petite c'est Crami, elle a le côté droit brûlé, comme tu peux le voir, elle a été brûlée par un feu de forêt. Mais elle a survécu. A côté d'elle, c'est Bagar, notre frère aîné, lui il ne faut pas l'énerver, sinon il tape sur la tête de tout ceux qui passent à sa portée!
- Bonjour tout le monde! Merci de m'accueillir dans votre arbre.
- Voici mon nouvel ami, Marsupilami! Il a atterri à mes pieds, c'est un cadeau du grand Tout sans doute, nous devons l'honorer et le protéger jusqu'à ce qu'il décide de partir.

Marsupilami n'avait jamais reçu autant d'attentions de la part d'amis, les larmes lui montèrent aux yeux.- Pourquoi es-tu triste mon ami? demanda la petite Crami,
- Je ne suis pas triste, une fois, mais un peu ému. C'est la première fois que je me fais autant d'amis, mais ça va, je suis content!

- Alors viens jouer avec nous dit le grand Bagar!

Du haut de la plus haute branche, descend tranquillement un grand singe, un peu vieux, sa barbe est déjà bien blanche, son derrière bien pelé et pleins de cicatrices.- Que se passe-t-il ici? maugréa-t-il en arrivant près du groupe où se tenait Marsupilami?
- Honoré Paï, voici notre nouvel ami, atterri à mes pieds, envoyé par le grand Tout s'empressa d'expliquer Cruoucuit. Honoré Paï est le chef de la bande, vieux mais toujours respecté et personne n'a l'intention de prendre sa place. Aucun jeune singe n'est assez téméraire pour se mesurer à sa force et à son intelligence.

- Bienvenue à toi, Mapisu.... comment tu t'appelles?
- Marsupilami! Monsieur le Roi des Singes! Merci à votre famille de m'accueillir ainsi avec tant de gentillesse.
- Qu'est-ce que ça veut dire: "monsieur le roi des singes"? demande, intrigué Honoré Paï?
- C'est le nom que l'on donne à un chef. Comme vous êtes le chef des singes, vous êtes donc Monsieur le Roi des Singes.
- Cela me plaît bien: "monsieur le roi des singes" dorénavant, je veux que l'on m'appelle ainsi, en l'honneur de notre ami Mapilasu... Tu as un nom à coucher dehors mon ami? C'est un peu compliqué, tu ne veux pas changer ton nom? Par exemple: Mapi, ou Masu, ou Pila, que sais-je moi?
- Si cela vous fait plaisir, je veux bien, je pense que mon père spirituel n'en prendra pas ombrage!
- Mon ami, tu utilises des mots trop compliqués pour nous. Est-ce que tu veux bien nous enseigner ton langage?
- Avec grand plaisir, je resterai chez vous ainsi en vous faisant l'école!! Oui, merci Monsieur le Roi des Singes de cette très bonne idée!! Merci une fois!

Depuis ce jour, bien sagement installés au pied du grand arbre, qui s'appelle Caoba, l'on pouvait apercevoir une dizaine de jeunes singes, écoutant Marsupilami.
Il leur enseigna la géographie des forêts d'Europe, le mode de vie de son pays la Belgique, avec sa nourriture bien particulière: des frites, des moules, de la graisse de boeuf, de la bière. La difficulté, c'est qu'ici, dans cette forêt tropicale, il n'y avait ni moule, ni frite, ni graisse de boeuf, ni bière, alors Marsupilami devait bien réfléchir pour essayer d'expliquer ce qu'étaient toutes ces nourritures.


Un jour, une cotorra dominicana vient à se poser sur une des branches du Caoba où dormait Marsupilami. La cotorra commença à émettre quelques sons de surprise à la vue de ce singe pas tout à fait comme les autres, mais dont le jaune était exactement le même que celui de ses plumes jaunes!. Marsupilami se réveilla et devant ses yeux lui apparut la plus jolie créature qu'il n'ait jamais vue!! Du vert, du jaune, du rouge, du bleu, du blanc, du noir, deux yeux brillants et un grand bec doré. Dieu! que cet oiseau est beau!
- Bonjour joli oiseau! s'empressa de dire Marsupilami
- ??

- Tu ne peux pas parler? s'enquit Marsupilami, un peu déçu de son silence
- Qroi? Kuka! Kuka!
- Tu t'appelles Kuka? Bonjour Kuka! Tu es très jolie!
- Qroi, Kuka! Kuka!
- Oui, j'ai compris: tu t'appelles Kuka! et moi Marsupilami, c'est mon nom : Marsupilami!
- Qroi? Pi?
- Bon! je crois que c'est trop compliqué Marsupilami, appelle moi Pi si tu veux. Viens à la rivière avec moi, on va s'amuser!
- Qroi?

- La communication va être difficile mais on va y arriver! pensa Marsupilami!
Il commença à descendre de sa branche d'arbre et la cotorra le suivit sans comprendre où il voulait aller. Mais un singe aussi joli et étonnant valait la peine de s'aventurer un peu.

Parvenus près de la rivière, Marsupilami s'amusa à éclabousser sa nouvelle amie et lui proposa qu'elle s'installe sur son épaule pour traverser la rivière à fleur d'eau. Marsupilami avait vu son oncle s'amuser sur le dos d'un dauphin. Kuka n'avait jamais pu voler aussi bas sur l'eau, elle s'enivra de cette sensation nouvelle. Marsupilami nageait vite et fendait l'eau comme un de ces troncs d'arbres déracinés que le courant emportait parfois.


Crami observait la scène depuis quelques minutes et son coeur se serra. Elle ne voulait pas partager l'amitié de "son" Marsupilami avec un oiseau. Elle appela depuis la berge son ami, mais il n'entendit pas, le bruit de l'eau et le sens du vent couvraient la voix de Crami. Vexée, elle s'en retourna dans l'arbre de sa tribu; s'installa sur une branche basse et fis mine d'être malade. Son frère, la voyant prostrée et la mine triste, lui demanda si elle était malade. Crami répondit "oui" de sa voix la plus petite.


Sans demander l'avis de personne, il s'en fut chercher une fleur de l'arbre de la liberté et un petit régime de bananes dans le conuco de ses amis Taïnos. Il revint vite pour donner à sa petite soeur ce remède miracle. Mais Crami refusa!
- Crami! tu n'as pas le droit de refuser de manger mes remèdes! tu ne veux pas mourir?
- Si! je n'ai plus envie de continuer à vivre!
- Crami! il y a quelque chose que je ne comprends pas! Aurais-tu attrapé une maladie inconnue au contact de notre nouvel ami Marsupilami?
- Non!!! pas lui!!! il est tellement beau, tellement gentil, tellement... tellement... ne trouvant plus ses mots pour définir l'émotion qui l'envahissait lorsqu'elle pensait ou parlait de lui, elle bafouilla et Cruoucuit prit peur. Jamais il n'avait vu un singe aussi désemparé, aussi mélancolique. Il pensa que c'était une maladie d'humain, ce ne pouvait pas être une maladie de singe!
- Je ne comprends pas la maladie que tu as mais je vais aller demander au sorcier de nos amis Taïnos, lui il saura ce qui t'arrive et trouvera le remède, j'en suis sûr!
- Mais non!! Cruoucuit, je ne veux pas vivre, je ne veux pas guérir!
- Bon! je reviens! ne bouge pas de ta branche! intima Cruoucuit à sa petite soeur.


Le sorcier de la tribu des Taïnos reçut son ami Cruoucuit et l'écouta gravement et tout d'un coup, éclata de rire! Cruoucuit crut que son ami se moquait de lui, il tourna les talons et déguerpit, dépité. Le sorcier l'appela et lui dit de revenir. Cruoucuit obéit, la queue basse et la mine triste.
- Ne fais pas cette tête, mon ami! Ta petite soeur n'est pas malade! Elle est simplement amoureuse!
- Amoureuse! Mais Yucador, quand on est amoureux, on est joyeux, on se frotte tout le temps après l'autre! On fait des galipettes, on joue, et ensuite, on fait des bébés!! Crami reste sans bouger et dit qu'elle ne veut plus vivre! C'est tout le contraire de l'amour ça!
- Elle est amoureuse mais certainement que le singe dont elle est amoureuse ne veut pas d'elle!
- Oh! Merci Yucador! je reviens dans ma tribu et je vais arranger ça! Merci mon ami pour les bananes de ton village! Au revoir!


Cruoucuit revint et fit rapidement une enquête auprès de ses frères, soeurs, cousins, cousines, pour savoir de qui Crami était amoureuse. Mais personne ne le savait, personne même ne s'était rendu compte qu'elle était amoureuse car les signes d'amour n'étaient pas là. Ils pensèrent que Cruoucuit se trompait. Crami n'était amoureuse de personne, cela se serait vu!




l'anniversaire
Deuxième partie


Marsupilami s'en va!
Troisième partie






Le Bonheur

Il était une fois un Bonheur qui se cherchait. Le Bonheur cherchait son bonheur depuis des années. Il ne le trouvait pas, pourtant il avait parcouru le monde entier, la terre et même le ciel et les océans. Le bonheur ne se montrait pas.

Un jour, le Bonheur eut une idée merveilleuse. Il décida d’attendre que le bonheur vienne tout seul à lui. Tous les amis du Bonheur se moquèrent, raillèrent, essayèrent de le dissuader, mais il tint bon.

Pendant des années il attendit, tranquille, espérant voir arriver son bonheur au bout du chemin. Mais le bonheur ignora le chemin au bout duquel l’attendait le Bonheur.

Perdant courage, le Bonheur reprit son activité tranquille, sans attendre qui que ce soit, pensant que son bonheur ne viendrait pas ainsi seul à sa porte.

D’autres années passèrent et les amis raillèrent et se moquèrent encore plus. Tellement que le Bonheur les jeta hors de sa maison pour savourer sa vie tranquille en paix.

Un jour que le Bonheur était occupé à contempler la nature environnante, son bonheur frappa doucement à la porte de son esprit. D’abord timidement, puis un peu plus fort. Le Bonheur lui ouvrit la porte et son bonheur s’y engouffra pour ne plus en sortir.

Le Bonheur comprit alors que son bonheur était à l’intérieur.

papillonLe Maître de la Planète


Il était une fois une planète qui s’appelait Terre. Ses habitants s’appelaient les Terriens. Ils avaient élu au gouvernement un Maître qui s’appelait Argent.

Avant son élection à la tête de leur planète, le Maître Argent n’existait pas. Il avait été créé de toutes pièces par les Terriens pour faciliter les échanges commerciaux entre les différents pays.

Ce Maître Argent avait été doté de tous les pouvoirs : sans lui, un peuple pouvait mourir de faim ou de soif ; sans lui, rien ne bougeait, plus d’échanges commerciaux : la vie s’arrêtait.

Et pourtant, un jour, un Terrien, du nom Dutopiste, eut l’idée saugrenue mais point sotte, de démontrer que Maître Argent n’avait finalement aucune valeur par lui-même. Si demain les Terriens lui retiraient tous ses pouvoirs il retournerait d’où il venait : du néant.

La démonstration fut très difficile. Personne sur la planète ne se souvenait du monde d’avant l’élection du Maître Argent. Le Sieur Dutopiste  entreprit un voyage autour de sa Terre et tenta de démontrer que le Maître Argent pouvait disparaître. Sa démonstration fut la suivante :

Premièrement

- Les Terriens pour survivre et s’épanouir sur leur planète n’avaient besoin que de nourriture et de vêtements pour les climats froids. Ils  n’avaient besoin de rien d’autre pour vivre en harmonie entre eux. La nourriture se trouvait en quantité suffisante sur la Terre. Il y en avait assez  pour nourrir tous ses habitants. Il suffisait de protéger, de soigner et de redistribuer équitablement cette nourriture.

Deuxièmement

- La Nature seule, elle seule, avait tous les pouvoirs, car la nature de la Nature, englobant tous ses pouvoirs, était le Don de soi. Elle créait, elle donnait, elle distribuait, et surtout, jamais elle ne reprenait ce qu’elle donnait. Elle ne connaissait pas la faillite, ni le manque, elle ne connaissait que l’amour généreux et joyeux.

La Nature, elle, savait  et elle annonçait sans arrêt qu’elle était malade et qu’il était temps de la soigner et de la vénérer, mais elle ne pouvait pas elle-même se promulguer Maîtresse de la planète.

Troisièmement

- Le Maître Argent risquait de gouverner une planète en voie de disparition. En effet, l’eau n’était plus consommable partout sur la planète et l’homme risquait le premier de disparaître. Le Maître Argent, malgré tous ses pouvoirs, ne lèverait pas le petit doigt pour sauver son peuple et se sauver lui-même car il n’avait pas d’âme. Il ne savait même pas qu’il était vivant. Il était un souverain robot, au service des humains qui l’avait inventé.

C’est ce que le Sieur Dutopiste et ses amis tentèrent de faire savoir pendant leurs voyages autour de leur Terre.

Les années passèrent et les amis du Terrien Dutopiste furent plus nombreux et le cours des choses s’inversa peu à peu.

Le Maître Argent ne disparut pas mais il devint l’assistant de la Nature.

La Nature régna et les humains prirent soin d’elle et jurèrent de ne jamais remettre leurs destinées entre les mains d’un objet créé par eux.

…. Ils avaient enfin compris que l’eau était la nourriture de leur Terre mère, élément primordial des Terriens.
gif papillon

Le rossignol et le colibri


Un jeune rossignol est, depuis quelque temps, amoureux d’une jeune colibri.

Demoiselle Colibri est particulièrement jolie. Son plumage est vert-métallique sur le dessus et il éblouit le jeune rossignol perché sur la branche voisine d’un arbre-orchidée. Le bec de Demoiselle Colibri est très long, légèrement incurvé et son œil tout petit et noir brille de mille soleils.

Rossignol lui a déjà déclaré son amour à l’aide de ses chants mélodieux autant que variés. Demoiselle Colibri a été très surprise ! Comment se fait-il qu’un rossignol soit amoureux d’un colibri ?

Demoiselle Colibri s’en fut chercher des conseils auprès de sa mère. Celle-ci lui répondit que jamais pareille chose n’était arrivée sur cette colline ! Mais si Rossignol est bien amoureux, laissons faire les choses. La nature sait ce qu’elle fait. Faisons-lui confiance.

- « Mais, demanda la mère, es-tu toi aussi amoureuse de cet oiseau ? »

- « Non, pas du tout, je ne peux même pas imaginer l’être un jour. Pour moi, un rossignol est trop gros, son bec est trop petit, son plumage manque de brillance, comment pourrais-je être amoureuse d’un volatile pareil ? » Répondit Demoiselle Colibri.

- « Alors, il finira par se lasser et il rencontrera une Demoiselle Rossignol » conclut la mère.

Le temps des amours passa. Vint le temps de la pluie. Rossignol était encore amoureux et il proposa un abri à Demoiselle Colibri car il pleuvait beaucoup ces jours-ci. Demoiselle Colibri refusa de s’abriter sous l’aile du rossignol et partit chercher refuge du côté du nid où elle était née.

Mais le nid était détruit, elle ne retrouva même pas un bout de coton ni de brindille. Le vent et la pluie avaient tout emporté. Alors elle décida de s’abriter dans un nid abandonné par une famille rossignol dans un citronnier.

Elle se reposa un peu mais eut juste le temps d’apercevoir deux yeux verts un peu trop près d’elle. Une chatte était en train de la guetter et elle s’envola bien vite sous la pluie. Le vent et la pluie recommencèrent à la balloter, de-ci de-là et elle regretta l’aile bien protectrice de Rossignol. Où était-il maintenant ?

Elle décida de poursuivre son vol malgré les efforts qu’elle devait faire pour ne pas être emportée par la bourrasque. Elle revint près de l’arbre orchidée, mais il n’y avait personne. Elle s’approcha de la maison près des fleurs rouges et s’installa un moment sur une branche très fine mais à l’abri de la pluie.

C’est à ce moment-là qu’elle retrouva Rossignol bien à l’abri sous le toit de la maison ronde. Rossignol lui proposa encore une fois son aile protectrice et Demoiselle Colibri accepta.

Le vent et la pluie se calmèrent un peu et chacun repartit sur la branche de l’arbre orchidée où Rossignol avait déclaré son amour.

Demoiselle Colibri expliqua à Rossignol qu’elle ne pouvait pas répondre à son amour, mais qu’elle acceptait bien volontiers son amitié. Et Rossignol, fou de joie, accepta et ils chantèrent en chœur leur nouvelle vie d’amis.

La chatte aux yeux verts revint et fut surprise de trouver, côte à côte, sur la même branche, un rossignol et un colibri chantant en même temps.

- « Quel duo étrange pensa-t-elle ! On n’a jamais rien vu de pareil sur cette colline ! »

Un groupe de perroquets noirs vola au-dessus de l’arbre orchidée. En entendant un rossignol et un colibri chanter en duo, ils se mirent à jacasser entre eux et se posèrent sur le prunier mombin le plus proche pour écouter et commenter cette étrangeté.

- « Les oiseaux de cette colline ont un comportement différent de nos jours ; peut-être pourrions-nous aller voir si les oiseaux bobos (coucou tropical) veulent bien chanter avec nous ? » suggéra l’un d’eux.

Le soir venu un couple de bobos avec leur longue queue blanche et noire se posa sur un orme d’Amérique et un des perroquets noirs s’approcha pour essayer d’engager la conversation.

Dame Bobo n’en crut pas ses oreilles. Elle émit un son rauque et demanda à son mari ce qu’il en pensait.

- « On n’a jamais rien entendu de tel sur cette colline, mais pourquoi ne pas chanter avec eux s’ils sont sincères ? » répondit –il à Dame Bobo.

Le perroquet noir appela sa tribu et s’approchèrent du couple Bobo et mêlèrent leurs chants.

Un rat, qui vivait dans le toit de feuilles de palmier de la maison ronde, observa la scène et pensa, qu’à son tour, il pourrait peut-être devenir ami avec les chattes de la maison. Il sortit son museau, puis sa tête, puis tout son corps et s’achemina prudemment sur le rebord du toit et appela la chatte blanche qui dormait juste en-dessous sur le banc du premier étage.

La chatte blanche se réveilla mais crut qu’elle rêvait.

- « On n’a jamais rien entendu de tel sur cette colline : un rat qui appelle un chat ! Ce n’est pas possible ! » Et elle se rendormit.

Le rat, n’obtenant pas de réponse, s’enhardit et descendit plus bas, certainement trop près de la chatte et celle-ci, ouvrant un œil, bondit sur le malheureux avant qu’il n’ait pu couiner.

- « Ce n’était donc pas un rêve ! pensa la chatte en se léchant les babines, le rat m’avait bien appelée. Quelle drôle d’idée ! » dit la chatte blanche en souriant.

La nature sait ce qu’elle fait. Les alliances se font et se défont mais rien n’est définitif ni dramatique. Les chats mangent encore des rats, même si les perroquets noirs vivent en harmonie avec les bobos pendant que le rossignol protège Demoiselle Colibri.

Papillon bleu

Les bulles arc-en-ciel


Il était une fois, une jeune bourrasque qui s’approchait d’une île merveilleuse. Sur cette île, au Nord-est, existait une grand-mère.

Cette grand-mère vivait dans une maison ronde dont le toit était fait de feuilles de palmier. Ce toit de feuilles commençait à se fatiguer car il avait déjà rencontré d’autres bourrasques qui l’avaient un peu malmené.

La jeune bourrasque avançait vers cette colline, sans se douter une seconde de ce qui l’attendait. D’ailleurs une bourrasque, est-ce que ça pense ? Elle se rapprochait et, avec elle, suivait le cortège des éclairs, du tonnerre et de la pluie bienfaisante.

La grand-mère pensa : « mon toit va s’ouvrir » Pour protéger son toit, elle eut une idée : elle allait parler à la bourrasque !

….. Mais, comment communiquer avec le vent ? Déjà que communiquer avec d’autres humains cela s’avérait parfois difficile, alors, avec le vent !!...

La grand-mère, ayant lu beaucoup de bandes dessinées, décida d’envoyer des bulles remplies de messages. Pour que ces bulles soient visibles dans le noir, elle les coloria.

Et, ainsi, dans les airs, en pleine nuit au-dessus du toit de la maison ronde, la première bulle arc-en-ciel s’éleva. La bourrasque continuait d’avancer et se trouva tout près du toit.

Elle vit monter une bulle, comme un bulle de savon géante, aux couleurs de l’arc-en-ciel. La force du vent la fit exploser et le message fut libéré :

-« Respecte ma maison, passe au-dessus, très au-dessus de mon toit, s’il te plait »

Le vent, de surprise, se calma. Pas pour longtemps, car la nature de la bourrasque est de se déplacer et de déverser son eau, selon le paysage qu’elle traverse. Alors, elle continua son travail, rebroussa chemin, se retrouva maintes et maintes fois au-dessus du toit de la maison ronde. A chaque passage, elle recevait le même message enfermé dans les bulles arc-en-ciel. 

Tant et si bien qu’elle décida de passer effectivement très au-dessus du toit pour ne pas faire de dégâts.

Le lendemain, le calme revint, la tempête ayant duré toute la nuit, la grand-mère constata que son toit n’avait pas souffert du vent. Ce qui l’étonna un peu. Elle fit le tour de la maison, mais rien n’avait été cassé dans le jardin non plus.

En faisant le tour de la terrasse, elle vit une petite branche garnie de deux fleurs roses, comme posée sur l’herbe verte. Cette petite branche garnie de ses deux fleurs roses n’avait pas été froissée. Les fleurs étaient fraiches, comme si l’on venait de les cueillir délicatement.

Alors la grand-mère pensa que la bourrasque lui avait fait un clin d’œil. Elle ramassa la petite branche d’hibiscus double, la planta sur le bord du jardin, près de la citronnelle.

Toute la journée les deux fleurs s’épanouirent et le lendemain une autre fleur s’ouvrit.

fleurs
Les bulles arc-en-ciel avaient atteint leur but. Le vent les avait vues et avait respecté le toit de feuilles. Pour que la grand-mère sache que son message avait bien été reçu, la bourrasque avait détaché délicatement une petite branche d’hibiscus rose et l’avait posée sur l’herbe verte.

Maintenant la grand-mère sait qu’elle peut communiquer avec le vent.


Papillons

Le guérisseur de chagrins


Il était une fois un ermite qui vivait dans une montagne. Il avait pour coutume, de recevoir les enfants qui avaient du chagrin, quelle que soit la grosseur du chagrin.

Les enfants venaient, pas plus de huit à chaque visite, voir le sage ; les plus grands accompagnaient les plus petits.

Voila comment se passait la rencontre :

Le guérisseur de chagrins accueillait les enfants, non pas avec des bonbons, mais avec son cœur et son sourire grand comme un arc-en-ciel. Les enfants étaient un peu intimidés les premières minutes.

L’ermite leur faisait découvrir son jardin en décrivant les plantes décoratives et les plantes médicinales. Les enfants commençaient à poser des questions et lorsque la visite s’achevait, c’est-à-dire quand les visiteurs n’avaient plus de questions immédiates à poser, le guérisseur les amenait sur la terrasse de sa maison.

II l’avait aménagée spécialement à cet effet. Il avait dessiné sur le sol, fait de galets de la plage, un demi-cercle et, à l’extérieur de ce demi-cercle, huit ronds indiquaient l’endroit où devaient s’asseoir les enfants. Il n’y avait pas de position particulière à prendre pour s’asseoir, il fallait seulement tourner le dos au demi-cercle.

Dans le centre de ce demi-cercle, le guérisseur avait allumé un petit feu. Le foyer était fait de trois gros galets ronds et blancs. C’était du marbre poli par la mer. Les galets venaient d’une très jolie plage située à quelques kilomètres de la montagne.

Lorsque les enfants étaient tous assis confortablement, à leur guise, il distribuait une feuille de papayer et une pierre à chacun.

La feuille de papayer, grande et très dentelée, devenait le réceptacle des chagrins de l’enfant et la petite pierre servait à la maintenir au sol.

Le guérisseur demandait de faire silence et de mettre la feuille devant eux et de poser le petit caillou dessus pour éviter que le vent ne l’emporte.

- « Cette feuille de papayer va recueillir vos chagrins. Pensez très fort à ce qui vous a causé de la peine et imaginez que tout ce chagrin se dépose doucement sur la feuille devant vous »

Les enfants se taisaient petit à petit, certains fermaient les yeux pour mieux se concentrer. Quelques larmes coulaient parfois, si le chagrin était très grand.

- « Laissez couler vos larmes, ne les essuyez pas, continuez à déposer vos chagrins sur votre feuille de papayer » disait alors le sage.

Les enfants commençaient à s’agiter au bout de quelques minutes ; il était temps pour le guérisseur de passer à l’étape suivante :

- Lorsque vous aurez fini de déposer vos chagrins, vous prenez votre feuille de papayer et vous venez la mettre sur le feu. Ainsi vos chagrins brûleront et s’envoleront en fumée!

L’un après l’autre, parfois en se bousculant, les enfants allaient mettre leur feuille remplie de chagrins sur le feu. Lorsqu’une feuille ne brûlait pas facilement, c’est qu’elle contenait beaucoup de peines. Le guérisseur allait attisait un peu le feu et les chagrins finissaient par s’envoler en fumée.

Avant de partir, il demandait aux enfants de cueillir huit feuilles de papayer supplémentaires pour la prochaine visite. Ainsi elles auraient le temps de sécher un peu et les chagrins brûleront bien mieux.

Pour les remercier, il distribuait à chacun quelques galettes de miel et un verre de lait. Ainsi vidés de leurs chagrins, ils pouvaient repartir plus légers rejoindre leurs familles respectives.

- Bon retour, soyez sages et évitez de faire de la peine à vos amis et à votre famille!

Les enfants répondaient toujours « oui, oui ! » et s’en allaient en riant, contents de leur promenade chez le guérisseur de chagrins.
2 papillons

Le balisier jaune et le laurier rose


Il était une fois un jeune balisier qui vivait à côté du jeune laurier rose. Ce jeune laurier rose n’avait pas encore fleuri et il enviait un peu le balisier jaune qui lui, avait déjà fleuri deux fois. De plus le laurier rose se plaignait de la présence de l’herbe chiendent qui envahissait ses racines et l’empêchait de se développer comme il le souhaitait. Un laurier rose ça devient grand et ça fleurit toute l’année sur ce climat tropical.

L’herbe chiendent a des racines tellement fortes qu’elles étranglent toutes les autres racines moins fortes qu’elles.

….. Le temps passa et enfin, une première grappe de fleurs roses fit son apparition tout au bout de la plus petite branche basse du laurier rose. La grappe de fleurs s’épanouit tranquillement près du balisier jaune. La fleur du balisier jaune, elle, reste belle des semaines sans se faner mais celle du laurier rose dure une semaine pas plus, au grand désespoir du laurier rose. Il voudrait bien garder ses grappes de fleurs plus longtemps.

Le balisier jaune, avec sa fleur toujours belle, souriait au soleil, et le laurier rose fit une autre grappe de fleurs au bout de la deuxième branche basse, tellement basse que les fleurs tombaient sur la tête du balisier jaune.

Le laurier rose s’excusa de cet incident et essaya de soulever un peu sa branche. La nuit il y parvenait mais la journée avec ce soleil très chaud, il n’y arrivait pas. Le poids de la grappe de fleurs était trop grand et les fleurs restaient sur la tête du balisier jaune toute la journée.

- « Pauvre de moi ! » pleurnichait le laurier rose « décidément, je n’ai pas de chance : après l’herbe chiendent qui freine ma croissance, voici maintenant que je blesse mon voisin le plus proche ! »

Le laurier rose se lamentait, les larmes au bord de ses pétales.

- « Mon bon voisin, lui répondit le balisier, ne te crève pas le cœur ainsi ! Je suis très content que tes fleurs tombent sur ma tête car le soleil est très fort et elles me font de l’ombre ! » Le laurier rose sécha ses larmes, et le balisier de poursuivre :  «Quant à l’herbe chiendent, si elle freine notre croissance, elle ne nous empêche pas de fleurir, alors à quoi bon être malheureux ? Nous avons été plantés là pour fleurir et faire deux jolies taches de couleur différente sur le tapis vert de l’herbe chiendent. Notre but est atteint. Soyons heureux de participer à notre mesure à la beauté de ce jardin ! » Le laurier rose, devant tant de bon sens et d’optimisme, se sentit pousser des grappes de fleurs à chaque bout de ses branches et retrouva le sourire.

Papillon + rose

La luciole


Luciole je suis, luisant dans la nuit noire, décrivant des arabesques dignes des plus grands palais andalous.

J’ai un secret à te révéler car tu es le petit-fils de la grand-mère qui vit dans la maison ronde.

Il y a cinq ou six siècles déjà, une luciole de ma famille était gardienne d’une statue faite en bois précieux. En ce temps-là, les lucioles n’éclairaient pas la nuit quand elles volaient. La statue appartenait à un guérisseur indien. Elle avait été sculptée dans de l’acajou d’Amérique et avait une grande importance dans la vie de tous les jours. En effet, la statue aidait le guérisseur à soigner les malades mais il fallait qu’elle soit toujours propre et surtout que personne d’autre que le guérisseur ne la touche.

Les indiens, dont l’hospitalité était naturelle, accueillirent des étrangers et lors du banquet d’accueil en soirée, l’un d’eux, ne connaissant ni les pouvoirs ni les coutumes de ce peuple indien, souleva la statue pour l’admirer de plus près.

La luciole gardienne vola autour de l’étranger pour lui faire poser la statue mais l’étranger ne s’aperçut même pas de sa présence.

Alors la luciole développa son abdomen et émit une lumière vive pour se faire remarquer. De surprise, l’étranger reposa la statue à sa place.

Depuis ce jour, les lucioles éclairent la nuit.

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Maman lézard et la fleur de coton


Il était une fois une fleur de coton jaune qui s’épanouissait au soleil d’une île merveilleuse. Quand vint le moment de faner, c’est-à-dire lorsque la fleur devint violacée, elle se transforma en une jolie boule allongée verte et jour après jour à l’intérieur, le coton blanc soyeux se développa.

Une dizaine de jours passa et la grand-mère de la maison ronde cueillit cette fleur de coton chargée de cette précieuse fibre immaculée, toute douce. Elle enleva délicatement une à une les graines vertes cachées à l’intérieur des boules cotonneuses et dans l’une d’elles se trouvait un petit ver de coton. Ce petit ver était tout rose et pas plus long que l’ongle du petit doigt de ta main. La boule tomba sur le sol de la terrasse au pied du fauteuil où la grand-mère s’était installée.

A gauche du fauteuil, sur une des colonnes blanches, vivaient les lézards verts, gris, noirs, ou marrons. Ce jour-là attendait une maman lézard gris-vert avec une petite tête triangulaire et ses deux petits yeux noirs cernés de jaune. Plus loin, un peu au-dessus, attendait papa lézard tout vert et bleu, avec sa gorge rouge et jaune qu’il gonflait sans arrêt pour séduire maman lézard ou pour chasser les ennemis.

Maman lézard surveillait attentivement la petite boule de coton tombée avec son petit ver rose. Elle sauta très vite sur la boule de coton, goba le petit ver rose et encore plus vite, elle revint sur la colonne blanche pour savourer tranquillement son précieux repas. Seulement, dans sa précipitation, elle avala en même temps que le ver, un bout de coton et celui-ci resta accroché au ver et à la petite bouche de maman lézard. Elle recula plusieurs fois en espérant que le coton se détacherait de sa gueule en frottant sur les aspérités de la colonne, mais resta accroché. Pendant quelques minutes elle essaya plusieurs façons : elle frotta sa gueule sur la paroi un peu rugueuse, elle secoua rapidement sa tête, elle recula sur ses pattes arrière en espérant que la boulle se détacherait. Rien n’y fit et le ver était toujours dans sa petite bouche et elle commença à avaler un peu du fil de coton qui s’était formé par ses différentes manœuvres.

Voyant cela, la grand-mère choisit d’intervenir car elle pensa que si maman lézard mangeait le coton elle pourrait avoir une indigestion. Alors elle prit un morceau de bois fin et essaya de l’approcher le plus possible de maman lézard pour immobiliser la boule de coton sur le pilier. Maman lézard prit peur car elle ne comprenait pas ce que voulait faire la grand-mère avec son bout de bois. Elle s’enfuit plus haut, trainant son coton dont le fil s’allongea un peu. Enfin, doucement, la grand-mère réussit à attraper la boule avec son bâtonnet et maman lézard ouvrit sa gueule ; le coton se détacha et le ver aussi suivi, accroché au fil de coton. Délicatement la grand-mère enleva le coton tout en laissant le ver à la portée de maman lézard qui ne se fit pas prier et goba pour la seconde fois sa nourriture préférée et l’avala goulûment.

Le lendemain, la grand-mère s’installa sur le même fauteuil pour écrire cette petite histoire, et maman lézard aussitôt apparut sur la colonne blanche et regarda, très intriguée, le mouvement de la main qui tenait le stylo bleu et noir. Voyant que rien ne tombait du fauteuil, dépitée, elle décida de sauter sur les pieds de la grand-mère et s’en fut chercher une larve de guêpe qui était tombée de la nuit à droite du fauteuil et que se disputaient les fourmis noires. Elle goba sa proie, sans les fourmis, et revint s’installer sur la colonne à côté du fauteuil et attendit que le ciel lui envoie encore et encore sa pitance quotidienne. Ce ne fut pas le ciel, mais la grand-mère qui déposa un dernier ver sur son genou, attendant que maman lézard vienne le chercher. C’est papa lézard qui sauta le premier sur le genou, goba le ver et s’enfuit très vite sur le pilier tout proche.

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La petite indienne Taïna

Il était une fois une petite indienne du peuple taïno qui s’appelait Clara, née dans un village au pied d’une colline immense, presqu’une montagne. Cette colline protégeait le village des vents forts lors de la saison des pluies. Elle s’appelait Caya.

Clara avait 9 ans lorsque survint un fait très étrange. Le chef du village avait vu en rêve la destruction immédiate de son village et avait donc donné l’ordre de partir le plus vite possible vers le sud de l’île qui s’appelait en ces temps-là Quisqueya.

Au bout d’une semaine, le village entier était prêt à partir, emportant le strict nécessaire car le chemin serait long jusqu’au sud. Le jour du départ était fixé mais ce jour-là Clara disparut.

La tante et l’oncle de Clara, qui l’avaient élevée, demandèrent au chef du village d’attendre qu’elle revienne ; elle ne pouvait être loin, elle avait dû s’éloigner dans la montagne à la poursuite d’un iguane, elle allait revenir.

Le chef du village accepta d’attendre un jour entier et envoya trois de ses meilleurs jeunes chasseurs à sa recherche. Ils appelèrent Clara et cherchèrent un jour entier. Peine perdue : Clara resta introuvable et le cœur brisé, la tante et l’oncle partirent avec le village, laissant Clara à son destin. Seul le chien muet resta près de la maison de Clara.

Clara avait pourchassé un iguane, s’était amusé un peu avec lui et avait oublié le départ du village. Quand elle voulut revenir, la nuit la surprit près d’une grotte. Elle décida d’y passer la nuit et comme elle avait faim, elle mangea des corossols et des fruits de la passion qui étaient mûrs à point.

Le corossol et le fruit de la passion, s’ils sont pleins de vitamines C, ont pourtant un effet calmant. Comme elle était fatiguée de sa journée de course, elle s’endormit l’estomac plein et ne se réveilla pas le matin suivant et elle n’entendit pas non plus les appels des chercheurs.

Lorsqu’elle rouvrit les yeux, le soleil se couchait déjà et elle n’osa pas rentrer de nuit au village de peur de se perdre vraiment. Elle revint donc tranquillement insouciante du danger qui menaçait son village et du départ de celui-ci.

Quelle ne fut pas sa surprise et sa déception quand elle arriva enfin, découvrant le village désert. Seules étaient restées les maisons rondes et la maison rectangulaire du chef et son chien qui courut à sa rencontre en sautant de joie. Un feu fumait encore près de sa maison et elle prit l’initiative de ne pas le laisser s’éteindre car faire du feu avec des pierres n’était pas son fort.

Sa tante et son oncle avaient laissé à son intention des patates douces et du yuca qu’elle s’empressa de faire cuire dans la cendre chaude. A la fin de son repas, elle partit à la recherche d’un indice. Sur le sol de la sortie du village en direction du sud, elle trouva les signes de direction à son intention pour qu’elle essaie de rattraper le groupe. Elle s’y engagea et courut à perdre haleine. Les traces du passage de son village, qui comptait plus de 100 personnes, étaient bien visibles. Au bout de quelques heures elle était épuisée et n’eut pas le courage de continuer. Elle décida de rebrousser chemin et de rentrer au village désert. Là au moins, elle pourrait manger et boire sans problème, alors que sur le chemin que suivait le village elle se sentait perdue.

Clara survécut ainsi seule dans son village. Les oiseaux, les iguanes, les hutias (mi-rat mi-lapin) tous ses animaux devinrent ses compagnons de jeux. Quand elle les chassait, c’était pour jouer, pas pour les manger. Elle se contentait des légumes qui poussaient à foison dans les potagers sur les monticules tout autour du village.

La destruction du village n’eut pas lieu car les envahisseurs espagnols ne trouvèrent personne quand ils atteignirent cet endroit. Clara s’était cachée quand elle avait entendu des bruits inconnus d’elle. En petite taïna courageuse, elle était repartie dans sa grotte loin du village.

Clara grandit. Les années passèrent et un jour, elle se trouva nez à nez avec un animal à quatre pattes qui eut aussi peur qu’elle. Jamais elle n’avait vu un animal aussi grand : tout était grand, sa queue, ses oreilles, sa tête, ses pattes, son corps allongé. Cacao, c’était son nom, hennissait de peur et ne se calma que lorsque son propriétaire le rattrapa.

Et là, Clara eut une surprise encore plus grande. L’homme qui s’approchait avait la peau claire, presque couleur de lait et portait des vêtements. Elle resta clouée sur place mais l’homme ne semblait pas dangereux. Il sourit en rattrapant son cheval et fit signe à Clara de monter avec lui sur le dos de Cacao. Clara hésita, l’homme insista et, tremblante de peur, se sentit soulevée du sol par les bras de l’étranger qui sentait mauvais.

Clara venait de rencontrer le premier homme blanc espagnol et il l’emmena dans un village, près de la mer, très loin de chez elle. C’était un village où il n’y avait pas de maisons comme les siennes : celles-ci étaient en pierre et les habitants étaient tous blancs. Ceux de son peuple paraissaient être les serviteurs de ces hommes venus d’ailleurs.

Clara fut confiée au soin d’une communauté d’hommes revêtus de vêtements longs et aux mœurs pacifiques. Les années passèrent. Clara voulut revenir dans sa montagne. Elle en demanda la permission car elle n’était pas libre d’aller où elle voulait. En fait, elle était devenue une esclave. Elle n’avait jamais accepté ce changement de vie, aussi elle décida de repartir.

Mais une esclave ne peut pas redevenir libre si le maître ne le veut pas. La communauté religieuse lui opposa un refus net et définitif, alors elle s’enfuit de nuit, grâce à la complicité d’une autre esclave. Le fiancé de Clara était du voyage et tous deux disparurent à jamais du village des envahisseurs.

Quand, enfin, ils atteignirent la montagne où était née Clara, ils décidèrent d’y rester et eurent deux enfants et vécurent heureux de longues années.

Aujourd’hui, la montagne s’appelle Caya Clara, en souvenir de la petite indienne si courageuse mais, qui s’en souvient ? Le vent. Il m’a soufflé cette histoire et je l’en remercie. Elle est pour toi, Ethan, qui a eu la chance de naître sur une terre où l’esclavage n’existe plus.

Sois aussi courageux que Clara. Ta vie t’appartient.
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Crriketou le haricot rose


Je m’appelle Crrikétou , je viens juste de naître dans une terre rouge, chaude et parfumée. J’ai déjà deux feuilles et deux autres sont en train de grandir.

Mes frères et mes sœurs grandissent autour de moi et nous chantons souvent cette chanson :

- « Daguedidou Pok Pok ! »
- « Daguedidou Pok Pok ! »
- « Dieu de la Pluie ! Fais tomber sur nous notre nourriture préférée ! »

Depuis maintenant trois longues semaines, nous chantons pour que Daguedidou, le Dieu de la Pluie, nous envoie de grosses gouttes d’eau chargées de l’énergie du ciel, mais à part les gouttes de rosée du matin, rien ne vient et nous commençons à dépérir.

- « Daguedidou Pok Pok ! Daguedidou Pok Pok ! »
- « Entends notre chant ! Nous avons soif ! »

Voyant ses frères et ses sœurs courber la tête sous le soleil brûlant de midi, Crrikétou le haricot rose décida de tenter quelque chose pour sauver sa famille de la sècheresse.

Crrikétou le haricot rose n’a pas de jambes, n’a pas de bras, ne peut pas parler, ni même miauler, ni aboyer car c’est un végétal. Alors quels moyens lui reste-il pour aller chercher de l’eau à la citerne ? Etendre ses petites racines jusqu’à elle ? Mais il manquera de force sans eau ! Impossible ! Faire pousser toutes ses feuilles pour protéger de leurs ombres ses frères et sœurs ? Aussi difficile, sinon plus que d’étendre ses racines ! Alors il faut trouver une autre solution.

- «Il faudrait que je communique avec la propriétaire de la terre chaude et parfumée » pense Crrikétou le haricot rose.

Mais c’est un humain et les végétaux et les humains vivent les uns à côté des autres sans communiquer. L’humain n’entend jamais le chant de la pluie.

- « Qui entend le chant de la pluie des haricots roses ? » se demande Crrikétou le haricot rose.

- « Uniquement le Dieu de la Pluie Daguedidou Pok Pok, uniquement lui » conclut-il.

- « Donc c’est avec Daguedidou Pok Pok qu’il faut que je passe pour atteindre le monde des humains.

Et Crrikétou le haricot rose, toute une nuit et toute journée, il chanta seul pour Daguedidou Pok Pok. Voici son chant tel qu’il a été transmis par le Dieu de la Pluie à la propriétaire de la terre rouge, chaude et parfumée :

- « Daguedidou Pok Pok ! Ecoute mon chant ! Depuis trois semaines, pas une goutte de pluie n’est tombée sur nos jeunes feuilles ! Les premiers de mes frères et sœurs ont déjà leurs premières feuilles desséchées. Nos fleurs blanches et roses commencent à éclore et ne pourront jamais donner la fameuse gousse de haricot vert si doux. Et encore moins nous aurons la force de faire grossir nos grains roses dans les gousses si la pluie ne vient pas nous nourrir ! Daguedidou Pok Pok ! S’il te plait ! Ne nous laisse pas nous dessécher »

Ainsi il supplia une nuit et un jour mais la pluie ne vint pas.

Crrikétou le haricot rose se demanda alors si le Dieu de la Pluie Daguedidou Pok Pok n’était pas sourd. Mais comment chanter plus fort si je n’ai pas assez de force ? Voyant que le chant ne produisait aucun effet, il chercha une autre idée. Mais n’en trouva aucune de bonne.

Une autre semaine de sècheresse passa et déjà certains de ses frères et sœurs étaient desséchés et commençaient à disparaître dans la terre rouge, chaude et parfumée.

Un jour, ou bien était-ce une nuit ? Une grenouille dorée aux grands yeux verts traversa le champ de haricots roses. Et l’idée de parlementer avec la grenouille sauteuse vint à l’esprit de Crrikétou le haricot rose.

- « Grenouille dorée aux grands yeux verts, écoute-moi, arrête de sauter, j’ai besoin de ton aide pour sauver ma famille ! »

- « Qui es-tu ? Végétal ou minéral ? »

- « Crrikétou le haricot rose, un végétal assoiffé et j’ai besoin d’eau et toute ma famille avec moi sommes en train de mourir de soif ! »

- « Que veux-tu que j’y fasse ? Fais-toi pousser des pattes à la place de tes racines ! Et comme ça tu pourras aller chercher de l’eau à la citerne ! »

- « Grenouille dorée aux grands yeux verts, tu plaisantes avec la souffrance de mon peuple végétal. Ne vois-tu pas que nous mourrons ? »

- « Si je le vois bien, mais je ne comprends pas comment je peux te donner ce que tu désires ? »

- « Tu es une grenouille et tu dois avoir de la famille aussi, alors j’ai pensé que si toute ta famille allait chercher une bouchée d’eau de la citerne et venait la déverser à chacun de nos pieds, nous pourrions survivre jusqu’à la prochaine pluie » expliqua Crrikétou le haricot rose.

- « Tu te rends compte du temps qu’il va falloir pour donner à boire même ne serait-ce qu’une fois à chaque pied ? Vous êtes plus de deux cents pieds de haricots ! Tu demandes l’impossible végétal ! »

- « Demande à ta famille, peut-être qu’elle voudra nous aider ? » implora Crrikétou.

- « D’accord ! » répond la grenouille dorée aux grands yeux verts, « mais je doute que cela soit possible »

- « Merci d’essayer « répondit tristement Crrikétou le haricot rose.

Une nuit passa, avec un peu de rosée fraiche pour assurer la survie des pieds les plus forts et la grenouille dorée aux grands yeux verts revint, accompagnée du crapaud noir à la peau boursoufflée.

- « Voici notre cousin le crapaud noir, lui, il a bien voulu écouter et il veut bien t’aider pour te donner de l’eau avec l’aide de sa famille. A eux tous, ils peuvent arroser de leurs urines chaque pied d’haricot rose. Ce sera plus efficace et plus rapide que nos petites bouchées »

- « Fantastique ! » s’écria Crrikétou le haricot rose, « Merci à tous les deux et à vos familles ! »

C’est ainsi que la propriétaire de la terre rouge, chaude et parfumée eut la surprise de voir une dizaine de crapauds noirs à la peau boursoufflée, déverser leurs urines dans ses plantations de haricots roses.

Quelques pieds furent écrasés par les gros crapauds qui décidèrent de dormir sur place, mais la plupart des haricots furent sauvés.

- « Daguedidou Pok Pok ! Daguedidou Pok Pok ! » chantèrent les haricots roses survivants avec plus de force et une nuit et un jour plus tard, enfin, le Dieu de la Pluie envoya son eau sur les feuilles des haricots roses.

- « Daguedidou Pok Pok ! Daguedidou Pok Pok ! C’est le chant de la pluie ! »
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Le président du pays sans argent


Il était une fois un jeune président d’un pays qui voulait vivre sans utiliser la monnaie papier. Il fit un référendum demandant aux habitants s’ils étaient d’accord pour supprimer la monnaie papier. C’était la première fois qu’un président avait cette idée très surprenante aux yeux du monde civilisé. Les habitants de ce pays se concertèrent, palabrèrent, demandant des explications sans fin car personne ne pouvait imaginer qu’une chose pareille puisse arriver. L’un demanda comment acheter pour se nourrir, se vêtir, se loger. L’autre demanda comment payer un docteur et les médicaments.  

Le jour du référendum arriva et personne n’avait une idée précise de ce qu’il allait répondre. Lors du résultat, quelle ne fut pas la surprise du président lorsqu’il se rendit compte que son pays avait répondu « blanc » donc ni oui, ni non ; le pays lui laissait l’entière responsabilité de son action future.

Le président convoqua son gouvernement et les chefs de tous les partis politiques représentatifs, les docteurs de toutes les disciplines universitaires. La réunion dura huit jours à huis-clos dans un endroit tenu secret, sans relation avec le monde extérieur. A la fin des huit jours, un semblant de réponse commença à pointer le bout de son nez. Mais rien n’avait pu encore être décidé. La réunion se poursuivit donc huit jours de plus. Les 44 personnes continuaient à travailler pour essayer de répondre d’une façon objective mais cela paraissait impossible. A la fin des seize jours, le président fit une ultime mise au point et déclara que dans trois heures s’achèveraient ces travaux et qu’au bout, il fallait prendre une décision car le pays commençait à s’agiter. N’ayant aucune information, les médias commençaient à faire des hypothèses et le peur et l’inquiétude firent douter de la santé mentale de leur président.

Les trois heures s’écoulèrent et la réponse fut donnée au président : 44 votes « blancs » surgirent des urnes encore une fois, laissant le président seul devant ses responsabilités. Devant un tel abandon de ses plus proches conseillers, le président se tut. Il regarda l’un après l’autre, dans les yeux, chacun des participants. 44 visages, 44 paires d’yeux vides, fuyants, larmoyants certains, arrogants d’autres, mais aucun remplis d’amour ni de compassion. Le président les remercia, les congédia, et s’en retourna dans sa maison privée rejoindre son épouse qui l’attendait avec beaucoup d’inquiétude et d’angoisse.

Le président appela le docteur qui le connaissait depuis de longues années et lui demanda s’il pensait qu’il était fou. Le docteur répondit sans hésiter que non, mais que l’idée de supprimer le système monétaire avait de quoi choquer et inquiéter. Le docteur s’en alla, et le président parla ainsi à son épouse :

- Puisque c’est à moi de prendre cette décision et que cette idée vient également de moi, je prends la décision de supprimer la monnaie pendant un an dans tout le pays. Si, au bout d’un an, il s’avère que c’est la catastrophe, on remettra l’ancien système en route.

- C’est une décision extrêmement courageuse que tu prends là mon mari et je t’aiderai à faire face.

- Merci mon amie. Allons annoncer ça aux médias tout de suite.

Dans l’heure qui suivit le pays entendit le président annoncer sa décision de supprimer l’argent dans le pays entier pendant un an. Et, au bout d’un an, un nouveau référendum serait fait. La décision prenait effet le premier jour du mois de novembre de cette même année. Il restait donc deux mois et deux jours pour passer au système sans argent.

La population se rua dans les banques, du moins ceux qui avaient de l’argent et des comptes ouverts. Les autres se réjouirent de ne pas avoir ce problème à régler : ils attendaient seulement de savoir comment allait fonctionner les échanges. Ils savaient que la journée de travail était devenue l’étalon du commerce. Donc pour les travailleurs cela ne changeait rien à leurs vies. Ils travailleraient toujours pour pouvoir manger.

Le mois qui suivit l’annonce, de nombreux pays voisins et amis tentèrent de faire remettre le système monétaire en route car ils n’étaient pas d’accord pour vendre leurs marchandises et services en échange de biens dont ils n’avaient pas besoin et encore moins en échange d’heures de travail. Certains cessèrent leurs échanges réclamant immédiatement les crédits en cours. Les dettes furent donc acquittées immédiatement avec l’argent de l’Etat.

Dans les campagnes, rien ne changea vraiment. Les paysans commencèrent à troquer leurs produits contre des produits finis et manufacturés. Ceux qui n’avaient pas de produits à vendre allèrent travailler contre de la nourriture ou des vêtements.

Dans les villes, par contre, s’ensuivit un mouvement de résistance et d’incivilité. L’argent continuait à circuler illégalement dans les petits commerces. Dans les grandes surfaces, ce fut la panique. Le troc s’installa à l’entrée des magasins et la foule, mécontente de ne pouvoir acheter tout ce dont elle avait l’habitude de consommer, commença à s’organiser en bandes et la nuit venue, alla piller certains entrepôts. La violence s’accentua et dégénéra en guerre civile dans les grandes villes. L’armée du pays refusa de faire régner l’ordre car elle ne recevait plus de salaire. Elle se rangea du côté des bandes armées.

Le président appela au calme son pays à travers les organes de presse mais rien n’y fit. Une partie de la population pensa partir dans un pays voisin pour y travailler et y faire ses achats. Pour les frontaliers, ce fut chose facile, mais pour ceux du centre c’était soit l’expatriation, soit s’accommoder du nouveau système. Un parti politique nouveau émergea, favorable aux idées du président. Le mot « respect » fit son apparition dans un contexte politique. Des réunions s’organisèrent dans tout le pays en même temps, semant ces nouvelles idées. Voilà quelles étaient ces idées :

1-L’argent est un générateur de souffrance et d’injustice sociale

2-Si l’on donne des journées de travail en échange de biens consommables, cela donne plus de valeur à la chose consommée et plus de respect à ceux qui produisent les biens de consommation

3-Les intérêts des capitaux placés n’existant plus, ceux qui vivaient de leurs produits financiers se remettront au travail pour pouvoir échanger à leur tour

4-La criminalité régressera car plus personne n’attaquera pour dévaliser une banque, un magasin ou un particulier

5-Comme certains pays ne voudront plus livrer leurs marchandises, le pays sera obligé de les produire, ce qui augmentera le travail

6-L’éducation nationale sera assurée par des professeurs favorables à ces idées, et les générations futures ne connaîtront pas le système monétaire et le changement de mentalité se fera en l’espace d’une ou deux générations

7-Le respect d’autrui augmentant, les conflits dans les entreprises et dans les familles diminueront

8-Chaque région, en accord avec ces idées, signera une charte avec le gouvernement pour mettre en œuvre tous les moyens permettant le fonctionnement de ce nouveau système de commerce, et en échange de cette fidélité, l’Etat favorisera la région signataire par des échanges prioritaires de services.

Dans le pays, la première région qui signa cette charte fut celle du Nord-est. Certains citoyens déménagèrent à la suite de cette signature. Restèrent ceux qui ne pouvaient ou ne voulaient pas partir. Ceux qui ne pouvaient pas finirent par s’habituer à ce nouveau système et cette région devint un exemple.

Le troc battait son plein, les gens travaillaient mieux mais moins. Leurs vies se simplifièrent. Les biens superficiels finirent par disparaître. Avant de décider d’un nouvel achat, les familles prirent l’habitude de se concerter car cela entraînait un travail supplémentaire à faire par un membre de la famille.

« Dring !........... Dring !............ Dring !......... »

Le président sursauta : son rêve s’acheva et il se leva. Il raconta à sa femme, en déjeunant, son rêve et prit la décision d’en parler à son meilleur ami le financier. « T’es fou ou quoi ? » fut la réponse et le président rit de bon cœur en disant que c’était un rêve qu’il avait fait.

Les nuits suivantes, le rêve du président se poursuivit. Au fur et à mesure que les nuits passaient, il rêvait de façon de plus en plus précise sur des détails qui lui avaient échappé au début. Et à la fin, il commença à se demander si ce rêve était vraiment impossible.

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Les Jumeaux


Il était une fois des bébés Jumeaux, nés dans une famille honorable et aimée de toute la communauté.

Les Jumeaux grandirent et dès leurs premières années, les parents constatèrent que l’un pleurait tout le temps et l’autre riait sans arrêt. L’étonnement des parents grandit encore quand, à l’âge des premières paroles, l’un disait toujours « oui » à tout ce qu’on lui proposait et l’autre systématiquement disait « non ».

Les parents ne s’inquiétèrent pas et il se trouva beaucoup de personnes autour d’eux pour leur dire que c’était compréhensible car les jumeaux sont complémentaires et qu’en grandissant, ils affirmeraient leurs personnalités et tout rentrerait dans l’ordre.

….. Les années passèrent. Les Jumeaux allèrent  à l’école et là les premières difficultés surgirent. Les maîtres s’occupaient beaucoup plus de Jumeau Rieur car c’était un élève très agréable pour un enseignant. En effet, il disait toujours « oui » à toutes les sollicitations. Pour Jumeau Triste c’était plus difficile. Bien que très intelligent, il n’était pas d’un abord facile. Les maîtres ne le délaissaient pas car il était évident qu’il avait la même soif d’apprendre que son jumeau. Seulement ils le sollicitaient moins et Jumeau Triste refusait souvent de jouer ; et lorsqu’il jouait, il le faisait contraint et forcé.

….Les années passèrent. Les Jumeaux devinrent des adolescents et ils entrèrent tous les deux dans la même université. Les premières amours firent leur apparition. Jumeau Rieur collectionnait les petites amies, mais aucune ne pouvait s’attacher durablement. Elles se laissaient vite de son côté inconstant et un peu superficiel. Jumeau Triste attirait à lui des jeunes filles réservées et un peu timides. Mais elles étaient moins nombreuses et aucune ne s’attachait non plus à lui. Elles le trouvaient finalement trop difficile à vivre malgré son humour et sa gentillesse.

Un jour, les Jumeaux eurent l’idée, comme beaucoup de jumeaux avant eux, d’échanger leurs identités. Jumeau Triste prit les vêtements de Jumeau Rieur et vice-versa. Les amies de l’un et de l’autre s’en rendirent compte aussitôt car Jumeau Triste et Jumeau Rieur avaient oublié une chose importante : leur personnalité.

…..Alors ils recommencèrent peu de temps après en prenant bien soin de ne pas rire trop pour Jumeau Rieur et de rire souvent pour Jumeau Triste. Ce qui n’était pas chose aisée, ni pour l’un ni pour l’autre. Ils réussirent malgré tout à tromper pendant un jour entier leurs petites amies du moment et le soir venu, dans leur studio d’étudiant, ils firent le point :

- Si je ris moins, on me prend au sérieux dit l’un ;

- Si je ris un peu, on m’apprécie plus dit l’autre.

Ils conclurent que point n’était besoin d’échanger leurs identités.

Jumeau Rieur et Jumeau Triste avaient découvert que le rire et le sérieux sont nécessaires tous les jours.
images scintillantes papillons

L’hirondelle Inès


Il était une fois une hirondelle qui s’appelait Inès. Elle était née dans le toit de la maison ronde. Elle n’avait que quelques semaines lorsqu’elle tomba du nid. Elle atterrit violemment sur la terrasse en contrebas aux pieds de la propriétaire de la maison. Elle essaya de voler, mais elle ne savait pas encore et ses ailes étaient trop petites. Elle se retrouva dans une main chaude, son cœur battant la chamade.

« Pauvre hirondelle, tu es trop petite pour voler et avec quoi je vais te nourrir ? » s’interrogea la propriétaire. « Qu’est-ce qu’un bébé hirondelle peut bien manger ? Des moustiques, des mouches, des vers… oui, des vers, voilà ce que je peux lui donner ! Dans le coton, il y a des vers, il suffit de récolter les boules de coton où il y a des vers et les donner à Inès. » 

Et ainsi fut fait. Inès survécut grâce aux vers du coton.

Lorsque la propriétaire avait besoin de quitter sa maison, elle mettait l’hirondelle dans une petite bourse en tissu qui fermait avec une cordelette et la suspendait à son cou comme une amulette vivante. Inès n’était pas très rassurée, mais elle s’était habituée à sa nouvelle vie auprès d’un humain. Il y avait pourtant trois chats dans cette maison mais jamais ils n’ont pu s’approcher d’elle. Elle avait fini par se sentir en sécurité.

Quelques semaines après sa chute, elle essaya de s’envoler, mais elle ne put aller bien loin et la femme la remit dans son nouveau nid de tissu. Elle manquait de force. Pourtant elle aurait bien aimé rejoindre ses frères et sœurs et s’envoler haut dans le ciel vers la liberté bleue. Un jour, enfin, elle s’envola loin et disparut aux yeux de sa gardienne. Elle se promit de revenir de temps en temps.

Chaque fois qu’une hirondelle frôle le toit de la maison la propriétaire pense que c’est Inès. Elle lui dit « bonjour Inès ! »
*

J'ai trouvé ce site intéressant : les contes classiques sont transforméshttp://avea.net/utopie/index.htm