"mourir chaque jour au jour précédent" Krishnamurti
LE YOGA DU RIRE
En me promenant sur internet, je tombe sur le yoga du rire du docteur Madan Kataria, le fondateur de ce type de yoga. Rire sans aucune raison, rire uniquement pour rire.
La première fois que j'ai essayé devant mon miroir de salle de bains, je me suis sentie un peu idiote. Mais comme je ne suis pas à une idiotie près, j'ai continué. Après tout, ce n'est pas difficile, il suffit de déclencher le rire. Heureusement que l'on peut rire sans faire de bruit, les grands "ha ha ha" peuvent être silencieux et le résultat est le même.
Les muscles du visage se tonifient, les rictus de souffrance s'effacent, le diaphragme travaille, les poumons travaillent, et les molécules du bonheur et du sommeil peuvent se fabriquer. Quels sont les effets immédiats?
- une vitalité immédiate, même après une très dure journée;
- une sensation de relaxation musculaire;
- et le besoin de recommencer!
Le yoga du rire silencieux me convient parfaitement. Les effets constatés ont été étudiés sérieusement grâce notamment aux docteurs du rire qui ont fait leurs apparitions dans les hôpitaux aux chevets des enfants. Le rire calme la douleur et enlève la peur, c'est mieux qu'un produit chimique!
Sain et gratuit, j'ai envie de dire : bio!! A quand une loi sur le rire pour obliger les malheureux à se tordre de rire pour leur bien-être et pour le bien-être de la sécu? Bonne rigolade, bonne santé!!
Parfois nous vivons des situations difficiles où il nous parait impossible de pouvoir ne serait-ce que sourire!! C'est un effort supplémentaire qu'il faut faire pour donner l'ordre à notre sourire de s'épanouir. Mais l'effort est récompensé: le sourire s'installe d'abord, le rire a du mal à s'exprimer; au début, ce n'est qu'un rire timide, presque un ricanement sans bruit, puis il va s'intensifiant et les muscles sont contents de se mettre en route. Les yeux rient aussi, et les larmes de joie pointent au bout des cils.
Pour que les molécules du bonheur puissent faire leur travail il est conseillé de faire une séance de rire pendant plusieurs dizaines de minutes. Rire pour rien pendant dix ou vingt minutes, seule, devant son miroir, ou allongée sur son lit, ce n'est pas bien difficile.
LE CHEMIN DU BONHEUR
la zen attitude sous une latitude zen
J'ai ouvert au hasard le livre tibétain de la vie et de la mort et voici le texte qui est apparu sous mes yeux, page 254:
«Est-il besoin d’en dire plus? Les naïfs œuvrent à leur propre bien, les bouddhas œuvrent au bien d’autrui: voyez la différence qui les sépare.
Si je n’échange pas mon bonheur contre la souffrance d’autrui, je n’atteindrai pas l’état de bouddha et, même dans le samsara, ne connaîtrai aucune joie véritable»
Et Sogyal Rinpoché continue ainsi:
«Réaliser ce que j’appelle la sagesse de la compassion, c’est voir avec une totale lucidité ses bienfaits, mais c’est voir aussi le tort que nous a causé son contraire. Il nous faut distinguer très exactement quel est l’intérêt de l’égo et quel est notre intérêt ultime; c’est de la confusion entre les deux que naît toute notre souffrance.
Nous nous entêtons à croire que la meilleure protection dans la vie est cet amour de soi immodéré, mais c’est le contraire qui est vrai. La fixation égocentrique conduit à chérir sa propre personne, ce qui en retour crée une aversion invétérée envers le malheur et la souffrance. Cependant, malheur et souffrance n’ont pas d’existence objective; c’est uniquement notre aversion à leur égard qui leur donne existence et pourvoir.
Lorsque vous comprendrez ceci, vous réaliserez que c’est en fait notre aversion qui attire sur nous toute l’adversité et les obstacles dont nous pouvons faire l’expérience et qui emplit notre vie d’anxiété nerveuse, d’attentes et de peurs.»
Je vais là où personne ne peut aller à ma place!
Cette petite phrase, qui a pour moi une connotation triviale, s'applique vraiment à la méditation. Qui peut méditer à la place de quelqu'un? Qui peut clarifier ses pensées et calmer son esprit à la place de quelqu'un d'autre? Personne!
La méditation est totalement personnelle. Lire, écouter, participer à des retraites, à des séminaires est utile mais ce sont toujours des clefs pour ouvrir VOTRE porte et non celle du voisin. Je n'ai fait que lire jusqu'à présent pour essayer d'avancer sur le chemin que j'ai choisi. Cela m'a entrouvert une porte et quelle porte! La porte de la compassion s'est entrouverte et je sais qu'elle ne peut pas se refermer, comme ces roues dentées qui ne peuvent que tourner dans un sens mais ne peuvent plus faire machine arrière.
Chaque cran franchi m'amènera toujours plus avant, aussi quelles que soient les difficultés, les railleries, les incompréhensions et les doutes, je continue mon chemin avec ma roue dentée.
qu'ai-je fait de ma vie?
Un chemin chaotique,
un océan de souffrances et de plaisirs,
une mer déchaînée secouée par des vagues gigantesques,
une brise parfumée rafraîchissante,
une éclosion de couleurs chatoyantes
et enfin le début d’une prise de conscience que rien,
rien ne dure,
tout est simple et harmonieux pourvu que l'on veuille bien simplifier
sa vie.
Une ligne droite entre les difficultés et les surprises de la route
menant au but ultime,
un océan de joie et de bien-être,
un arc-en-ciel dansant dans le ciel matinal,
une pluie fine soulageant la sécheresse,
et enfin, réaliser que ma vie est utile, simplement
et en faire don chaque jour, chaque seconde,
aux vivants, humains, animaux, végétaux, minéraux,
au vent, à l’univers.
Depuis 61 ans mes poumons se remplissent d’air et se vident sans jamais s’arrêter. Ce matin enfin, j’en ai réellement pris conscience et je les en ai remerciés. Il était temps ! Travailler pendant autant d'années sans même un petit merci ! Quelle ingratitude de ma part !
D’inspirations en expirations m’est venue une certitude surprenante mais ô combien inspirante: l’air que nous respirons est heureux! Il est chargé de tous les bonheurs du monde dans lequel je vis. Rien ni personne ne l’assombrit. Il est à la disposition de tout un chacun, sans discrimination. Tout être vivant peut le respirer sans compter car il est d’une générosité sans faille. Il alimente aussi bien le feu que le poisson dans la mer. Il contient tout ce qui est nécessaire au vivant pour continuer sa course vitale.
Alors il m’est apparu qu’il devait être heureux car, seul, le bonheur peut ainsi se donner sans compter même aux êtres vivants qui ne savent même pas que l’air existe.
Partant de cette certitude j’ai fait un pas de plus dans mon raisonnement. Puisque l’air est chargé de bonheur, il suffit que l’être humain, doué de conscience et d’intelligence, en soit informé et voilà que sa vie peut en être transformée. En effet, respirer du bonheur 24h/24 ne peut que générer du bonheur.
Mais comment savoir si l’air est heureux ? Il faut en faire l’expérience directe, tranquillement, seul face à soi-même.
J’en suis arrivée à cette conclusion grâce à ma vie entre ciel, mer et montagne. L’air que je respire dans cet endroit du bout du monde est chargé de tous les bonheurs inconnus venant de l’autre côté de la terre. Lorsque cet heureux air entre dans mon corps, il dépose toutes les empreintes du monde extérieur qu’il a relevées. C’est à moi de savoir les retrouver et les décrypter, pour que j’évolue et donne à mon tour toutes ces joies venant du fond de l’univers.
D’où vient l’expression "il ou elle a l’air heureux ?" Peut-être de ce savoir oublié qui disait que l’air effectivement est heureux. Et son contraire? Car tout dans notre monde est ainsi. Alors "il ou elle a l’air malheureux?" Comment expliquer cet air malheureux? Ma certitude toute neuve me fait répondre que celui ou celle qui a un air malheureux ne sait tout simplement pas que l’air est heureux. C'est tellement simple, simpliste, simplificateur, que c’est un outrage de dire ça! Alors je suis un outrage à moi toute seule, car je reste convaincue que l’air est heureux.
Plus je prends conscience de ma respiration infatigable, plus le bonheur m’envahit. L’expérience de mon corps heureux est une réalité. Les septiques et les incrédules à leur tour peuvent aussi en faire l’expérience. Il n’y a pas de méthode, ni de leçon à apprendre puisque chacun sait respirer, du moins, respire sans conscience de respirer. Lorsque la conscience de la respiration est là, c’est différent. L’acte même de gonfler ses poumons et de les dégonfler, lorsqu’il est fait en pleine connaissance de cause, devient un acte de remerciement envers ses poumons, envers son nez ou sa bouche. Sans eux, l’air ne passerait pas et n’irait pas jusqu’aux poumons pour se mélanger à mon corps tout entier.
Je suis donc constituée de nourriture aérienne et terrestre. Comment peut-on être malheureux lorsque cette vérité éclate dans votre esprit, claire, joyeuse et sautillante de lumière?
Je suis imprégnée depuis ma naissance de cet air heureux qui contient le monde entier, sans forme mais qui est présent malgré tout, le monde entier vit à travers moi. J’ai respiré le monde entier, alors je fais partie de chaque être vivant de ce monde et chaque être vivant fait partie de moi.
Lorsque deux êtres vivants se nourrissent du même placenta, ils sont des jumeaux, alors je suis la jumelle de tous les jumeaux du monde. Etant la sœur jumelle de mon prochain, comment puis-je imaginer faire du mal à l’autre? Si je fais du mal à mes jumeaux, je me fais du mal à moi aussi puisque le karma existe!
L’Empereur et l’Ermite
Il était une fois un Empereur qui demanda à son peuple de répondre à une question qui l’empêchait de dormir. Telle était la question :
- Quelle est la plus importante chose à faire à tout moment ?
Les réponses arrivèrent nombreuses et très diverses mais aucune ne donna satisfaction à l’Empereur. Après réflexion, il décida d’aller voir un sage Ermite qui vivait dans les montagnes de son empire.
Il se déguisa en pauvre paysan car l’Ermite ne recevait aucune personne riche. Il arriva à la demeure du sage, seul, sans escorte.
Le sage Ermite était en train de bêcher un carré de jardin et cette tâche était pénible car il était vieux. Lorsqu’il vit un étranger s’approcher, il le salua et continua à travailler.
L’Empereur lui posa alors la question :
- Quelle est la plus importante chose à faire à tout moment ?
L’Ermite l’écouta et se remit à bêcher. L’Empereur lui proposa de bêcher à sa place et le sage accepta pour se reposer un peu.
Au bout de quelques heures, l’Empereur arrêta son travail et reposa la question une seconde fois. L’Ermite ne répondit toujours pas à sa question. L’Empereur alors lui dit que s’il n’était pas en mesure de lui donner de réponse, qu’il le dise.
Le sage leva la tête et demanda à l’Empereur s’il n’entendait pas quelqu’un qui courrait dans leur direction. Un homme avec une grande barbe blanche venait vers eux en pressant de ses deux mains une blessure au ventre.
L’Ermite et l’Empereur secoururent le malheureux, le soignèrent et le portèrent dans la hutte pour qu’il puisse dormir.
La nuit passa vite car tous les trois étaient épuisés : le vieil homme par sa blessure, l’Empereur et l’Ermite par leur travail. Au petit matin, le vieil homme se réveilla et demanda pardon à l’Empereur.
- Mais qu’avez-vous donc fait qui mérite d’être pardonné ? demanda le monarque.
Le vieil homme expliqua qu’il voulait tuer l’Empereur car lors d’une dernière guerre, il avait perdu son frère et tous ses biens. Il avait alors décidé de se venger aujourd’hui car il avait appris qu’il voyageait sans escorte. Mais la garde de l’escorte l’avait reconnu et avait tenté de le tuer.
- Vous m’avez sauvé la vie alors que j’ai voulu vous tuer. J’éprouve une grande honte mais aussi une reconnaissance infinie. Accordez-moi votre pardon Majesté !
L’Empereur le lui accorda et lui promit de faire restituer ses biens et fit envoyer son propre médecin pour s’occuper de lui jusqu’à sa guérison complète.
Le souverain décida de poser une dernière fois la question qui le tourmentait depuis longtemps.
- Mais vous avez déjà la réponse ! dit l’Ermite.
- Comment cela ?
- La chose la plus importante à faire est de rendre heureuse la personne qui est à vos côtés, car cela seul est la recherche de la vie.
Histoire raccourcie de Tolstoï
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le garuda, l'oiseau mythique
sorti de mon imagination |
Définition de la compassion par un Lama
La compassion est une attitude de douceur bienveillante et chaleureuse, d’ouverture au-delà de l’égocentrisme.
Habituellement, on aurait tendance à dire que le contraire de la compassion ou de l’amour est la haine, ce qui n’est pas faux, mais au fond l’opposé de l’amour est l’égocentrisme. En effet, la compassion est fondamentalement l’attitude du “cœur-esprit” capable de dépasser ses préoccupations individuelles et son intérêt égoïstement personnel.
Le terme que l’on traduit par compassion est en sanscrit “karuna”, en tibétain “ninedjé”. Selon l’étymologie tibétaine, “nine” signifie “cœur” et “djé” “noblesse”, c’est donc la “noblesse du cœur”. Notons néanmoins que “nine” a aussi le sens “d’essence”, “ce qui est le plus intérieur”. En fait, le cœur dont il s’agit ici n’est pas seulement le siège des sentiments et de la compassion, c’est aussi le siège de l’esprit pur.
Traditionnellement, si la tête et le cerveau qu’elle abrite sont bien le siège de l’esprit discursif, de l’intellect raisonnant et conceptuel, le cœur est, lui, le siège de l’esprit pur et non discursif. Il est ainsi symboliquement le siège de l’amour-compassion comme du pur esprit. La pratique de la compassion est ouverture aux autres, elle consiste à reconnaître la réalité de l’autre, à reconnaître l’autre comme étant important, vraiment important, et digne de toute notre considération. Celui-ci devient aussi important que nous et même finalement plus important que nous. La compassion est l’état d’esprit dans lequel on devient capable de faire ce que l’on appelle l’échange de soi pour autrui.
Cela signifie d’abord l’aptitude à se mettre à la place de l’autre ; puis surtout la capacité à renverser l’attitude égocentrée, à échanger les prérogatives du moi, “mes prérogatives”, pour celles de l’autre.
Habituellement je me vis, “moi”, comme le centre du monde, et mon activité tend à se déployer pour me gratifier et me sécuriser. Tout est vécu d’une manière égocentrée et égoïste : moi d’abord et les autres ensuite. La compassion renverse cette situation. C’est la transformation de l’attitude égocentrée en une attitude “allocentrée”.
La compassion est une attitude empreinte de douceur et de non-agressivité, aussi bien vis-à-vis de nous-mêmes que des êtres et même de l’environnement. Cette non-agressivité est le reflet d’un état intérieur qui n’est pas fondé sur l’appétit et l’avidité de l’ego, prêt à agresser, à sacrifier l’autre, ou à tout détruire pour se nourrir et se satisfaire. Elle permet, dans une attitude de douceur et de gentillesse, d’accueillir l’autre, de s’ouvrir à lui, et ainsi de le rencontrer dans sa réalité. Cette rencontre instaure une communication véritable.
La compassion et l’amour authentiques ne sont possibles que dans le dépassement de l’ego qui permet l’expérience véritable de l’autre et la participation à sa réalité. Autrement, ce n’est pas l’autre que nous aimerions mais notre version de lui. Nous projetterions sur lui toutes sortes d’idées ou d’idéaux : notre idéal féminin, notre idéal masculin, ou toute autre image, et nous aimerions en lui cette image ou ces idées que nous lui appliquons. Ce genre d’attitude conduit à différentes perversions de l’amour et de la compassion.
Extrait du « Dharma et la vie », de Lama Denys, éditions du Relié.
"la paix mondiale est possible"
"Bien que capables de créer un incommensurable confort matériel, la science et la technologie ne peuvent pas remplacer les anciennes valeurs spirituelles et humanitaires qui ont façonné la civilisation mondiale telle que nous la connaissons aujourd'hui et telle qu'elle se manifeste dans les différentes nations. Personne ne niera les bienfaits matériels inouïs apportés par la science et la technologie, mais il n'en reste pas moins vrai que nous souffrons des mêmes problèmes humains essentiels ; nous devons toujours faire face aux mêmes souffrances, aux mêmes peurs et aux mêmes tensions, voire à leur aggravation. Il est donc bien logique d'essayer d'atteindre un équilibre entre le développement matériel d'un côté, et les valeurs spirituelles et humaines de l'autre. Pour parvenir à cet énorme redressement, nous devrons faire revivre nos valeurs humanitaires."
http://rimay.net/xwiki/bin/view/RevuesDharma/D2A1
Sa Sainteté le Dalaï-Lama est, dans le monde contemporain, un des dirigeants les plus estimés et universellement respectés au-delà de tout clivage politique ou religieux. Invité en août 1985 à une journée mondiale de la paix, il nous engage dans son intervention à une profonde révolution intérieure : la paix du monde ne proviendra pas du progrès scientifique ou technologique, mais de notre capacité à nous sentir membres de la grande famille des hommes, solidaire et compatissante.
Nous attendons notre âme...
Un explorateur blanc, pressé d’atteindre sa destination au cœur de l’Afrique, promit une prime à ses porteurs indigènes s’ils acceptaient d’accélérer l’allure. Pendant plusieurs jours, les porteurs pressèrent le pas. Un après-midi, pourtant, ils refusèrent de continuer, s’assirent tous par terre et posèrent leurs fardeaux. On aurait pu leur offrir encore davantage d’argent, ils n’auraient pas bougé. Lorsque l’explorateur leur demanda la raison de ce comportement, voici la réponse qu’il obtint :
« Nous avons marché si vite que nous ne savons plus ce que nous faisons. Maintenant, nous devons attendre que nos âmes nous rejoignent. »
la corde au pied de l'éléphant...
Un dompteur de cirque parvient à dresser un éléphant en recourant à une technique très simple : alors que l’animal est encore jeune, il lui attache une patte à un tronc d’arbre très solide. Malgré tous ses efforts, l’éléphanteau n’arrive pas à se libérer. Peu à peu, il s’habitue à l’idée que le tronc est plus fort que lui. Une fois qu’il est devenu un adulte doté d’une force colossale, il suffît de lui passer une corde au pied et de l’attacher à un jeune arbre. Il ne cherchera même pas à se libérer.
Comme ceux des éléphants, nos pieds sont entravés par des liens fragiles. Mais, comme nous avons été accoutumés dès l’enfance à la puissance du tronc d’arbre, nous n’osons pas lutter. Sans savoir qu’il nous suffirait d’un geste de courage pour découvrir toute notre liberté.
Extraits de Maktub de Paulo Coelho
notre première force
Paroles du Maître Zen Thich Nhat Hanh:
“ L’écoute n’a qu’un seul but : permettre à l’autre de vider son cœur.
Si vous pratiquez ainsi, la compassion sera toujours là. Si la conscience est là, je suis sûr que vous savez tous ici que la haine, la violence et la colère ne peuvent être neutralisés et guéris que par une seule substance : la compassion ”.
http://www.thich-nhat-hanh.fr/
" La compassion authentique possède quatre qualités ou ingrédients : l'amour, la compassion, la joie et l'équanimité. Ce sont ces quatre qualités du coeur que nous essayons d'accroître et de rendre illimitées. Lorsqu'elles sont développées à leur maximum, elles deviennent ce qu'on appelle les quatre incommensurables."
http://lerabling.org
LA COMPASSION
Tant que tu n’as pas marché
Sur les cailloux tranchants
De la souffrance
Tant que tu n’as pas dormi
Sur les galets brûlants
Du désir
Tant que ton esprit n’a pas explosé
En mille morceaux sous l’effet
De la colère
Tant que tu n’as pas pleuré
Toutes les mers chaudes
De la tristesse
Loin, très loin de toi
Se cachera le mot « compassion »
Ces maladies dégénératives, dues certainement à l’alimentation et au mode de vie stressant des pays civilisés, permettront peut-être à l’homme d’éveiller sa compassion.
En effet, qui n’a pas dans sa famille ou dans son entourage une personne touchée par l’Alzheimer, par la sénilité ou par une autre maladie? Et dans ces familles apparaissent des membres qui, touchés par la détresse de leurs proches, les prennent en charge. Ce que je vis aujourd’hui bien d’autres l’ont vécu et en ont retiré certainement beaucoup d’enseignements et d’humilité. J’entends dire que ce sont des maladies de ce siècle, comme si chaque siècle avait ses propres maladies. A l’aune du temps, que représente un siècle? Que veulent dire toutes ces «mal-a-dit»? Elles disent le mal de vivre en tant qu’humain, la difficulté de trouver le bon chemin de la sérénité, le bon chemin de la joie, le bon chemin du don de soi pour que l’autre vive mieux.
Si toutes les personnes touchées de près ou de loin par ces maladies s’ouvrent à la compassion, cela ne pourra qu’être bénéfique à son prochain. Nul n’est besoin d’entrer dans une église ou dans un monastère pour comprendre ça. Par contre, y entrer après avoir ouvert son cœur un peu à la compassion est sûrement un bon moyen de poursuivre son chemin vers le bonheur : le sien et celui des autres.
Il n’y a pas d’instruments de mesure pour savoir le degré de compassion que l’on a atteint, mais il y a la vie de tous les jours qui nous donne cette mesure. Quel regard jetons-nous sur une détresse qui passe devant nos yeux? Sentons-nous notre cœur se déchirer devant les larmes d’un enfant qui sanglote? Quel jugement portons-nous en voyant deux personnes se battre? Quel soudain besoin de venir en aide à un plus démuni nous envahit-il? La compassion a de quoi se développer si l’on prend la peine de regarder réellement ce qui nous entoure: une couleuvre verte qui essaie de sortir de ma citerne, un lézard qui lutte pour sortir d’un seau d’eau où il est tombé, un bébé-«cacata» mygale qui s’enfuit devant ma truelle à la recherche d’un autre refuge, ma jument qui m’appelle en voyant les seaux d’eau vides, un grillon avec une seule patte qui essaie de sauter comme avant, un colibri qui vole malgré ses ailes et sa queue endommagées en faisant un bruit incroyable à la recherche de son sucre quotidien. Chaque détresse même muette, quelle soit humaine ou non, nous interpelle et nous ouvre un peu plus à notre humanité.
Regarder la télévision et assister les bras croisés et le cul bien calé dans des fauteuils confortables ne me semble pas le bon chemin pour ouvrir son cœur à la compassion. Regarder de bien loin, compatir sans lever le petit doigt, parler avec de beaux mots bien savants à d’autres qui font semblant d’écouter. Les médias pourtant sont une opportunité pour le monde puisqu’ils amènent à notre porte et à notre cœur, des millions de détresse.
Mais la peine et la douleur d’autres inconnus ont du mal à nous faire réagir. Nous sommes touchés souvent uniquement par la peine et la douleur de ceux que l’on aime. Notre ouverture de cœur est bien petite et elle a bien vite tendance à se refermer lorsque tout rentre dans l’ordre autour de nous.